Contraception hormonale
Prendre le contrôle de nos cycles menstruels peut être exaltant : savoir quand attendre ses règles et réduire, voire éliminer, les symptômes qui les accompagnent facilite grandement leur gestion et libère du temps et de l'énergie à utiliser comme bon nous semble !
Tous les contraceptifs hormonaux contiennent une petite quantité d’œstrogène de synthèse combinée à un progestatif (une forme de progestérone), ou uniquement du progestatif. Ces hormones agissent en inhibant les hormones naturelles du corps.
La contraception hormonale agit sur le système endocrinien afin d'empêcher une grossesse en épaississant la glaire cervicale pour empêcher les spermatozoïdes d’atteindre l’utérus, en affinant la muqueuse utérine pour éviter l’implantation de l’ovule fécondé, ou en bloquant la libération de l’ovule—ou par une combinaison de ces actions.
Il ne faut pas utiliser la contraception hormonale si vous êtes enceinte, en surpoids, fumeuse ou ancienne fumeuse de plus de 35 ans, ou si vous prenez des médicaments pouvant interagir avec la contraception. La contraception hormonale est également déconseillée si vous avez des antécédents de caillots sanguins, de thrombose, d’AVC, de problèmes cardiaques, de cancer, de maladies du foie ou de la vésicule biliaire, de diabète ou de migraines sévères (notamment accompagnées d’une aura). Si vous envisagez ce mode de contraception, consultez votre médecin pour discuter des risques éventuels.
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Contraceptifs réversibles à courte durée d’action
Les CRCD sont ingérés ou appliqués chaque jour, chaque semaine ou chaque mois, selon la méthode.
La pilule, ou pilule contraceptive combinée, inhibe les règles et est donc prise ponctuellement pour créer un cycle menstruel « artificiel ».
- Pilules monophasique 21 jours : chaque comprimé contient la même quantité d’hormones. Il faut en prendre un par jour pendant 21 jours, puis arrêter pendant une semaine afin que les règles surviennent.
- Pilules phasiques 21 jours : deux ou trois types de comprimés de couleurs différentes contiennent des dosages variables d’hormones. Il faut les prendre dans l’ordre, un par jour pendant 21 jours, puis arrêter pendant une semaine.
- Pilule quotidienne : les plaquettes contiennent 21 comprimés « actifs » (contenant des hormones) et 7 comprimés « inactifs » (sans hormone) — soit 28 comprimés au total. Cela autorise la venue des règles sans interrompre le rituel quotidien de prise. Il faut aussi les prendre dans le bon ordre pour garantir leur efficacité.
- Pilules à cycle prolongé : elles sont prises en continu pendant 12 semaines, suivies d'une semaine de comprimés inactifs. Cela réduit le nombre de menstruations à 4 par an au lieu de 13 en moyenne.
Les mini-pilules se prennent chaque jour et ne contiennent que du progestatif. Les femmes qui ressentent des effets secondaires avec les contraceptifs contenant de l’œstrogène peuvent mieux tolérer les mini-pilules.
Les femmes allaitantes sont encouragées à privilégier les contraceptifs à base de progestatif seulement au lieu des pilules combinées, car l’œstrogène peut nuire à la production de lait. Toutefois, les spécialistes recommandent plutôt les contraceptifs non hormonaux (comme les préservatifs ou la méthode MAMA) en premier choix.
Si les mini-pilules sont prises de façon constante et correcte, elles sont efficaces à environ 95 %—légèrement moins que les pilules contraceptives classiques.
L’anneau vaginal est un petit anneau en plastique placé dans le vagin qui libère de l’œstrogène et du progestatif dans le sang. Comme la pilule, il est utilisé pendant 21 jours, puis retiré 7 jours, avant d’en insérer un nouveau.
Le patch contraceptif se place sur l’abdomen, les fesses, le haut du bras ou du corps (pas sur les seins) ; il diffuse une dose régulière d’œstrogène et de progestatif. Utilisé correctement, il est efficace à plus de 99%.
Une femme change le patch une fois par semaine pendant trois semaines, puis ne porte pas de patch pendant une semaine. Durant cette semaine sans patch, elle peut avoir des saignements menstruels légers. Le patch peut être utilisé sous la douche, à la piscine, ou en faisant du sport.
Le patch peut augmenter la tension artérielle, et certaines femmes notent des effets secondaires temporaires comme des maux de tête, des changements d’humeur, une baisse de la libido ou une prise de poids.
Contraceptifs réversibles à longue durée d’action
Les CLAD peuvent durer des semaines, des mois, voire des années, et demandent peu de suivi ou d’entretien.
L’injection contraceptive contient uniquement du progestatif. Elle est administrée tous les 8 à 13 semaines selon la marque. Beaucoup de femmes cessent d’avoir leurs règles après quelques injections. Si on arrête les injections, la diffusion de progestatif diminue progressivement. La plupart des femmes voient leurs règles revenir et redeviennent fertiles 4 à 8 mois après la dernière injection, mais cela peut prendre plus de temps chez certaines.
L’implant contraceptif est une tige de la taille d’une allumette insérée sous la peau du bras et qui libère du progestatif dans le sang. Cette hormone stéroïde se lie au récepteur de la progestérone. L’implant devient efficace 5 jours après la pose et agit pendant 3 à 5 ans. Après son retrait, la fertilité revient rapidement. Le bras peut être sensible ou gonflé quelques jours, mais il n’y a normalement pas d'autres effets. Avantages : règles moins abondantes, SPM atténué, compatible avec le tabac et l’allaitement.
Le stérilet hormonal, ou dispositif intra-utérin, est un dispositif en T placé dans l’utérus qui libère un progestatif. Celui-ci épaissit la glaire cervicale, empêchant les spermatozoïdes d’atteindre l’ovule. Chez certaines, il peut aussi bloquer l’ovulation. Le DIU est efficace immédiatement et peut durer de 5 à 10 ans selon son type. Après retrait, la fertilité revient rapidement.
Quelques femmes peuvent avoir des règles plus longues et douloureuses durant les 3 à 6 mois suivant la pose du stérilet. Il existe un risque d’infection ou de rejet du dispositif—votre médecin vous indiquera comment vérifier sa bonne position. Le DIU n’est pas recommandé pour les femmes ayant des antécédents d’infection pelvienne.
Attention ! Les contraceptifs hormonaux peuvent provoquer des effets secondaires graves et augmenter le risque d’embolie veineuse, d’AVC, d’infarctus, et de certains cancers. Si vous ressentez des douleurs abdominales ou au ventre, des migraines sévères, un essoufflement, des douleurs thoraciques, une vision trouble ou une rougeur, un gonflement ou des douleurs dans les jambes après avoir commencé une contraception hormonale, consultez immédiatement votre médecin !
Contraception d’urgence
La pilule du lendemain s’utilise après un rapport sexuel non protégé ou après l’échec d’un autre moyen de contraception (préservatif déchiré, par exemple). Elle doit être prise dans les 5 jours suivant le rapport—le plus tôt est le mieux. Ce mode de contraception est réservé aux situations d’urgence et ne doit pas être utilisé de manière régulière.
Le stérilet peut aussi servir de contraception d’urgence, lui aussi jusqu’à 5 jours après le rapport, et il est considéré comme plus efficace que la pilule du lendemain.
La contraception est encore stigmatisée, mais ne laissez pas cela vous empêcher d’adopter les moyens vous permettant de mener une vie épanouie.
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