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Sexe sans pénétration

Le sexe sans pénétration, aussi appelé « outercourse », désigne toute activité sexuelle sans pénétration sexuelle. Beaucoup de raisons peuvent pousser une personne à privilégier cette pratique plutôt que le sexe pénétratif : préférences personnelles, sécurité, contraintes physiques ou psychologiques, et respect de ses propres limites.

Explorer les limites de l’intime — Comprendre le sexe sans pénétration.

Bien que généralement considéré comme plus sûr que le sexe traditionnel en ce qui concerne le risque de grossesse non désirée et les IST, toute interaction intime comporte tout de même des risques, il est donc important de rester vigilante. Se protéger s’applique pour tous les types de relations sexuelles.

La définition du sexe sans pénétration reste parfois floue. Cela peut signifier des relations sexuelles sans pénétration vaginale ou anale, tout en incluant certains actes pénétrants comme le sexe oral ou la stimulation digitale. Ou bien cela peut inclure tout rapport excluant tout type de pénétration.

Pour beaucoup, le sexe sans pénétration est vu comme des préliminaires : embrasser, effectuer un massage érotique ou partager ses fantasmes peuvent toutes être considérées comme des formes de sexualité selon sa propre définition.


Éviter les formes pénétratives du sexe ne veut pas dire que ce à quoi vous participez n’est pas du « vrai sexe », ni que votre probabilité d’atteindre l’orgasme est moindre.

Le sexe sans pénétration inclut des actes comme :

  • Masturbation mutuelle — deux personnes ou plus se stimulent elles-mêmes ou entre elles.
  • Frottement à sec (ou « frottage ») — le fait de frotter une partie de son corps contre les organes sexuels d’une autre personne, habillée ou nue.
  • Stimulation manuelle ou plantaire — stimuler le pénis avec les mains ou les pieds.
  • Stimulation à l’aide d’un vibromasseur — utiliser un vibromasseur sans pénétration.
  • Rapports intercruraux, inter-fessiers, ou mammaires — frotter le pénis entre les cuisses, les fesses ou les seins d’une partenaire.

Une alternative au sexe traditionnel

Certaines personnes pourraient se demander pourquoi il serait nécessaire d’explorer le sexe sans pénétration. Ce raisonnement est limitant, validiste et hétéronormatif. La vraie question serait plutôt : pourquoi ne pas explorer toutes les possibilités ?

Le sexe sans pénétration convient particulièrement :

  • À celle qui souhaite avoir des relations sexuelles sans pénétration, que ce soit parce que la pénétration est douloureuse ou difficile, à cause d’un traumatisme passé, pour vouloir aller doucement, ou pour toute autre raison personnelle ou circonstancielle ;
  • À celle qui a un handicap rendant la pénétration difficile ;
  • À des partenaires voulant essayer quelque chose de nouveau, ou explorer le corps de l’autre de différentes manières, en découvrant de nouveaux aspects de leur plaisir ou inconfort ;
  • À des partenaires du même sexe dont la relation sexuelle s’épanouit avec ou sans pénétration ;
  • À toute situation où une protection pour le sexe pénétratif est indisponible ou inadaptée (par exemple pour une personne allergique au latex) ;

Le sexe sans pénétration est aussi une solution pour celles qui désirent éviter la pénétration pour des raisons de sécurité ou dans toute situation où le sexe pénétratif est indésirable, peu pratique ou sans intérêt.

Des situations telles que le  vaginisme ou la dysfonction érectile rendent la pénétration douloureuse, difficile voire impossible (sous peine de provoquer un traumatisme chez l’un·e des partenaires).

Le vaginisme est souvent lié à la peur de la douleur d’après des expériences passées ou une appréhension négative. La dysfonction érectile est également liée à des peurs et attentes irréalistes — la peur de ne pas « être un vrai homme » ou la pression de devoir maintenir une érection ferme très longtemps. Ces idées fausses sont souvent alimentées par des représentations exagérées de la masculinité dans le porno.


Parfois, le sexe traditionnel, avec pénétration, n’en vaut tout simplement pas la peine, et il n’y a absolument rien de mal à ça.

Explorer d’autres voies - Reconnaître la validité de l’intimité sans pénétration


Les barrières psychologiques sont tout aussi légitimes

La sexualité repose sur un climat de confiance entre partenaires et un degré d’aisance à explorer sa propre sexualité et celle de l’autre. Beaucoup d’entre nous créent, consciemment ou non, des barrières destinées à se protéger émotionnellement — ce qui peut freiner l’intimité qui suppose une certaine vulnérabilité. Lever ces barrières est possible, mais cela demande du temps, du lâcher-prise, une introspection honnête, et surtout une personne de confiance à ses côtés.

Il est essentiel de reconnaître qu’une partie de la population humaine ne pratiquera jamais le sexe avec pénétration. Leur réalité n’a aucune raison d’être considérée comme inférieure à l’expérience sexuelle que l’on attend d’un couple hétérosexuel et valide.

Au minimum, l’« outercourse » peut enrichir votre vie sexuelle et la relation à votre propre corps : Qu’est-ce qui me donne du plaisir ? Où sont mes limites ? Rien ne justifie de rester enfermée dans le schéma unique « préliminaires, pénétration, orgasme ». La plupart d’entre nous ont des besoins et des envies qui vont au-delà de ce modèle, et gagneraient à normaliser un éventail plus large de compétences sexuelles.

Puis-je tout de même tomber enceinte ?

Oui, c’est possible. La grossesse découle d’un processus biologique, et le spermatozoïde cherchera toujours à féconder un ovule, peu importe le mode d’accès.

Éviter la pénétration réduit le risque de grossesse non désirée, mais il reste possible d’être enceinte après un contact sexuel non pénétratif entre un homme et une femme. Les spermatozoïdes survivent plusieurs heures hors du corps, ce qui laisse largement le temps à un échange de fluides involontaire.

Voici quelques exemples :

  • Du sperme déposé sur une autre partie du corps d’une femme coule jusqu’à la vulve ou dans le vagin.
  • Une femme réalise une fellation à son partenaire, l’embrasse, puis le sperme se retrouve transféré au vagin lors d’un cunnilingus réciproque.
  • Du sperme sur une main est introduit dans le vagin lors d’une pénétration digitale ou de caresses.
  • Du sperme est transféré via une serviette ou un mouchoir lors de la toilette après le rapport.

Les scénarios sont multiples. Il est important de faire attention au liquide séminal dans son ensemble — le pré-éjaculat peut aussi contenir des spermatozoïdes. Si vous souhaitez éviter une grossesse, il vaut mieux préparer le sexe sans pénétration comme pour tout rapport pénétratif (dans la mesure du possible). Si vous utilisez habituellement une contraception ou un lubrifiant spermicide, continuez dans ce contexte même si le risque semble moindre.

De même, ne renoncez pas à faire un test de grossesse sous prétexte que la probabilité est faible. Si vous avez un doute, mieux vaut être prudente.

Comprendre les risques — le sexe sans pénétration et la santé sexuelle


Quelle efficacité contre les IST ?

Le sexe sans pénétration offre une protection souvent encore moindre contre les infections sexuellement transmissibles que contre les grossesses non désirées.

Les méthodes barrières sont les seules à protéger également contre les IST — notamment les préservatifs masculins, les préservatifs féminins et les dental dams (digues dentaires — petites feuilles souples de latex protégeant du contact bucco-génital ou bucco-anal pendant le sexe oral). Cependant, même bien utilisées, il suffit qu’un fluide corporel se retrouve au contact de vos organes ou de votre bouche pour exister un risque d’infection.


« Les IST se transmettent par l’échange de fluides corporels contaminés, le plus souvent lors de relations vaginales, anales ou orales. On peut aussi être infectée en partageant du matériel ayant été en contact avec des fluides (seringues, rasoirs…), en mangeant des aliments souillés (lavez-vous les mains !) ou en embrassant une personne infectée si elle a des plaies dans la bouche. » — extrait de notre article  « Les maladies sexuellement transmissibles »

Le frottement à sec, même nue, peut transmettre des IST comme l’herpès ou le HPV, même sans échange de fluides. Porter des sous-vêtements rend cette pratique plus sûre, mais n’élimine pas tous les risques de contact peau à peau ni la présence de sécrétions. Certaines IST peuvent vivre sur des zones non couvertes par les sous-vêtements (haut des cuisses ou fesses, par exemple).

Quelle que soit la pratique choisie, assurez-vous que ni vous ni votre/vos partenaires ne soient porteuses d’IST. Faire un test en centre de santé sexuelle est simple et rapide. Plusieurs infections passent inaperçues, donc une personne en parfaite santé peut transmettre la maladie sans le savoir. Si un résultat est positif, renseignez-vous sur vos options. Beaucoup d’IST courantes se soignent très bien, à condition d’être détectées tôt. C’est une excellente raison de se faire tester régulièrement.

Cela peut paraître inquiétant, mais il vaut mieux savoir comment se protéger. Prenez soin de vous, et n’ayez pas peur d’explorer !

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https://www.nhs.uk/common-health-questions/pregnancy/can-i-get-pregnant-if-i-have-sex-without-penetration/
https://www.verywellhealth.com/what-is-outercourse-3132810
https://www.healthline.com/health/healthy-sex/outercourse
https://www.plannedparenthood.org/learn/birth-control/abstinence-and-outercourse/how-effective-are-abstinence-and-outercourse
https://www.healthline.com/health/healthy-sex/dental-dam
https://www.verywellhealth.com/stdsti-risks-of-dry-humpingskintoskin-contact-3133093
https://www.healthline.com/health/healthy-sex/mutual-masturbation
https://www.cosmopolitan.com/sex-love/advice/a7083/breast-sex-for-beginners/
https://www.doctissimo.fr/sexualite/desir-plaisir/faire-l-amour-sans-penetration
Le sexe, comme tout autre événement significatif, nécessite une préparation adéquate. Les préliminaires offrent une étape de transition entre la suggestion d’intimité et le passage à l’acte sexuel—laissant du temps aux partenaires pour se préparer mentalement, émotionnellement et physiquement.
La réponse courte est « Oui ». Nous sommes programmées pour procréer, donc nos corps ont veillé à ce que nous ayons des incitations (et des récompenses) à avoir des rapports sexuels.
Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) est un agent pathogène qui, en l’absence de traitement, conduit au syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA), une affection qui affaiblit les défenses naturelles du corps et le rend vulnérable aux maladies.